Une année de transition caractérisée par un chiffre d’affaires record

Assemblée générale d’ESA

Une année de transition caractérisée par un chiffre d’affaires record

18 mai 2017 upsa-agvs.ch – La 86e assemblée générale d’ESA a été marquée par des nouveautés : un nouveau président du CA, Markus Hutter, a dirigé l’événement alors que Giorgio Feitknecht, le nouveau CEO de la coopérative, a procédé à la reddition des comptes. Une chose n’a toutefois pas changé : l’exercice s’est révélé des plus réjouissants.
 
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Markus Hutter, président du CA.

sco/kro. Jeudi, près de 1000 copropriétaires et invités issus de la branche ont fait le déplacement à Interlaken à l’occasion de la 86e assemblée générale d’ESA, l’organisation d’achat de la branche suisse de l’automobile et des véhicules à moteur. « Interlaken vaut toujours le déplacement », a déclaré Markus Hutter, le président du conseil d’administration, dans son allocution de bienvenue. Par cette remarque, il ne faisait pas seulement allusion aux nombreux touristes asiatiques qui font désormais partie des lieux, tout comme l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Pour M. Hutter, les liens qui unissent la branche automobile à ESA expliquent que 1000 participants aient accepté l’invitation à se rendre dans l’Oberland bernois.

Une « année peu spectaculaire »
L’exercice 2016 était une « année peu spectaculaire », a annoncé le président du CA, comme s’il souhaitait excuser le chiffre d’affaires record de CHF 341,7 millions (+2,2 %). La conjoncture était pourtant plutôt morose. Et elle devrait le rester. M. Hutter a cité les voitures autonomes ou les limites d’émissions de CO2 en guise d’exemples de la mutation qui affectera toute la branche. « ESA doit d’ores et déjà se saisir de cette mutation à venir. » ESA est toutefois bien placée et M. Hutter a bien résumé la situation stratégique en confirmant que la forme juridique d’une coopérative reste stable et judicieuse et qu’aucune discussion au sujet de salaires élevés des dirigeants n’a lieu. « En toute humilité, force est de constater qu’ESA est une organisation unique au monde », a-t-il affirmé avant de conclure son discours : « Nous pouvons être fiers d’ESA, surtout par ces temps orageux. »

Été tardif, autonome chaud, absence de neige
Giorgio Feitknecht s’est lui aussi montré fier à l’occasion de sa première apparition à l’assemblée générale en tant que CEO. Compte tenu de l’évolution du chiffre d’affaires et du résultat financier, il a déclaré que 2016 était une « année de transition » suite à la dépréciation de l’euro l’année précédente. Le nouveau patron a estimé que l’exercice n’a pas été simple sur les plans économique et météorologique. « L’été tardif, l’autonome chaud et l’absence de neige » se sont révélés pour le moins décevants pour l’activité pneumatiques si importante. Malgré ces conditions défavorables et bien que l’ensemble du marché ait stagné, l’entreprise a tout de même enregistré une hausse de 4 % du nombre d’unités vendues : « Nous souhaitons stimuler l’activité pneumatiques dans les garages. Les pneus et les roues constituent le moyen le plus simple et le plus avantageux de fidéliser la clientèle. » ESA a réussi le tour de force d’augmenter son chiffre d’affaires malgré des prix de pièces de service et d’usure en baisse alors même que l’hiver doux a inhibé les ventes d’accessoires et de produits chimiques. Compte tenu des circonstances, les objectifs de chiffre d’affaires n’ont néanmoins pas été atteints. Giorgio Feitknecht a lui aussi semblé chercher à excuser le chiffre d’affaires record. Le résultat avant amortissements s’est élevé à CHF 6,935 millions, soit légèrement moins qu’en 2015 (CHF 6,947 millions). Les amortissements de CHF 6 millions sont toutefois largement plus généreux qu’il n’est nécessaire sur le plan économique.

La nouvelle année s’est bien déroulée
Giorgio Feitknecht ne s’est pourtant pas contenté de résumer 2016, il s’est aussi tourné vers l’avenir : la nouvelle année a très bien démarré, aussi bien en termes de parts de marché que de chiffre d’affaires et les autres perspectives s’avèrent prometteuses. Toutes les propositions du conseil d’administration ont été approuvées unanimement par les quelque 500 sociétaires jouissant d’un droit de vote. Après 80 minutes et une allocution d’Urs Wernli, le président central de l’UPSA, Markus Hutter, a conclu sa première AG en tant que président du conseil d’administration d’une entreprise affichant une santé insolente.


Le communiqué de press officiel ESA.
 
Interview de Markus Hutter, président d’ESA
 
« Je suis très satisfait »
Élevé au rang de président lors de l’assemblée générale d’ESA il y a un an, Markus Hutter porte un regard rétrospectif sur une année réussie. Il discerne toutefois également d’immenses défis pour les garagistes et ESA.
 

Markus Hutter, de votre point de vue de président d’ESA, quel a été le plus grand défi de 2016 au niveau stratégique ?
Markus Hutter : Sans aucun doute l’adaptation aux rapides évolutions technologiques et à la mutation qui en découle dans tout le domaine des technologies de l’information. ESA a pris le problème à bras le corps et avec un certain succès, car l’entreprise est davantage présente sur ce créneau grâce à garagino.ch.

Êtes-vous satisfait de l’exercice 2016 en votre qualité de président d’ESA ?
Je suis très satisfait. Avec un chiffre d’affaires record de CHF 341,7 millions, j’estime en avoir le droit. Nous avons été en mesure de proposer à nos copropriétaires une rémunération du capital social de 2,5 %, un bon niveau sur le marché actuel. La proposition a été approuvée à l’unanimité. Le résultat annuel montre également à quel point ESA est bien implantée et confirme son ancrage sur le marché.
 

Comment avez-vous vécu le passage de témoin de Charles Blättler à Giorgio Feitknecht ?
La passation des pouvoirs s’est déroulée comme prévu : facilement et dans de bonnes conditions. Avec Giorgio Feitknecht, nous savions exactement à quoi nous attendre au poste de président de la direction. Charles Blättler avait déjà largement renforcé notre coopérative. Il ne fait aucun doute que Giorgio Feitknecht poursuivra son œuvre.

Quels sont les plus grands défis que devront relever les garagistes dans les années à venir ?
Toute une série : d’une part, la pression sans cesse croissante sur les marges. Certains garagistes en souffrent beaucoup. Les dépendances vis-à-vis des importateurs de voitures figurent aussi sur la liste. À cela s’ajoutent les évolutions techniques rapides des véhicules, notamment dans le cadre de la numérisation en cours. Enfin, les exigences légales telles que la législation sur le CO2 auront un impact prononcé sur toute la branche.


 

Interview de Giorgio Feitknecht, président de la direction d’ESA

De nombreux parallèles avec l’alpinisme extrême

Dans ses nouvelles fonctions de président de la direction, Giorgio Feitknecht a présenté pour la première fois le résultat annuel d’ESA. Il s’est montré satisfait du travail accompli en soulignant toutefois que les premiers kilomètres ne sont pas décisifs lors d’un marathon.

Vous avez invité l’alpiniste de l’extrême Dani Arnold en qualité d’intervenant. Quels parallèles voyez-vous avec votre travail de président de la direction d’ESA ?
Giorgio Feitknecht (rit) :
Oh, j’en vois quelques-uns ! Dans les deux activités, il est nécessaire ou conseillé d’aborder le problème avec motivation, engagement et allégresse. Dans les deux activités, il s’agit également de développer des idées et une vision, de définir des objectifs puis de mettre en œuvre des projets et des mesures tout en évaluant les risques et les opportunités du mieux possible. Naturellement, il faut également communiquer avec les membres de l’équipe, les clients, les sponsors, les collaborateurs, les observateurs, les administrateurs, les proches et les convaincre du bien-fondé des idées, des objectifs et des démarches, de susciter les enthousiasmes et de les motiver.

En 2016, quel a été le plus grand défi entrepreneurial pour ESA selon vous ?
Suite à la dépréciation de l’euro en 2015 qui avait conduit à un effondrement monumental des prix et à une forte chute des recettes, l’année 2016 était une période de transition. Les prix du marché devaient à nouveau se stabiliser. L’environnement conjoncturel n’était pas simple et la branche était marquée par une certaine incertitude et de la circonspection. Sans oublier l’hiver qui s’est fait attendre et qui n’a pas favorisé l’évolution du chiffre d’affaires et du résultat.

Êtes-vous satisfait des performances de l’exercice écoulé ?
Compte tenu des conditions générales économiques et météorologiques non optimales, j’estime tout de même que l’exercice s’est révélé positif et réussi. Nous avons très bien clôturé l’exercice 2016 grâce à un chiffre d’affaires total record et à un bénéfice conforme aux attentes.

Qu’attendez-vous de l’exercice 2017 ?
Pour l’année en cours, nous nous montrons confiants sur la base de l’évolution satisfaisante du chiffre d’affaires au premier trimestre, des excellents contacts avec nos clients ainsi que des ventes réalisées lors de l’édition 2017 du Salon de l’automobile de Genève. Après l’année de transition 2016, nous nous attentons à une stabilisation sur l’ensemble du marché. Il va de soi que nous espérons pouvoir à nouveau compter sur un véritable hiver cette année. Une vraie météo hivernale viendrait en effet soutenir significativement l’activité de cette saison dans toute la branche.

En janvier, vous avez pris la succession de Charles Blättler. Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers pas ?
J’ai vécu des débuts très positifs, car j’ai bénéficié d’un soutien tous azimuts et d’une excellente réception. Tous les membres du CA m’ont offert leur concours et j’ai profité de la transmission de témoin, de l’insertion et de l’accompagnement exemplaires, très professionnels et compétents de Charles Blättler au cours des premiers mois. Les collaborateurs d’ESA, les cadres et la direction, sans qui rien ne fonctionnerait dans l’entreprise, se sont acquittés de leurs tâches quotidiennes avec professionnalisme, motivation, engagement et passion. Mon entrée en scène n’y a rien changé. Par ailleurs, j’ai pris bonne note des messages de soutien exprimés par nos copropriétaires et de nos clients lors de nos réunions. J’en suis ressorti très motivé. Je ferai désormais tout mon possible pour que tout cela se poursuive, car n’oublions pas que lors d’un marathon, ce ne sont pas les premiers kilomètres qui sont décisifs, mais bien la dernière ligne droite.


 

Charles Blättler à l’honneur

sco/kro. La 86e assemblée générale d’ESA a été l’occasion de rendre hommage à Charles Blättler, le CEO de longue date de la coopérative, qui avait passé les rennes de l’entreprise à Giorgio Feitknecht le 1er janvier 2017. Markus Hutter a trouvé curieux de prendre congé de l’ancien CEO, pourtant resté jeune, en sa nouvelle qualité de pensionnaire. M. Hutter, ancien conseiller national PLR, n’a pu s’empêcher de faire passer un message politique à ce propos : « Charles Blättler a-t-il raccroché les gants prématurément ? Ou l’âge de départ à la retraite est-il trop bas en Suisse ? Probablement les deux. » Au cours des 13 dernières années, Charles Blättler a représenté et incarné ESA avec succès et il a mené notre coopérative sur le chemin d’une croissance constante, a ajouté M. Hutter. « ESA a enregistré une croissance de 30 % sur la décennie écoulée. Ses ventes ont augmenté de CHF 100 millions. »
 
Charles Blättler a toutefois également développé ses collaborateurs et constitué une équipe de direction compétente, une équipe qui inclut son successeur. « Nous nous souviendrons de Charles Blättler comme d’un gentleman plein d’humour », a déclaré M. Hutter pour conclure son panégyrique.

M. Blättler en a pris acte, s’est félicité de ces « mots sympathiques, mais peut-être trop flatteurs » et a demandé à Markus Hutter de lui remettre le discours sous forme écrite : « J’aimerais beaucoup le montrer à ma maman de 93 ans pour qu’elle voie que son troisième enfant, sur les cinq qu’elle a eus, est devenu quelqu’un d’honorable... »

 
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 Charles Blättler (à dr.) avec sa conjointe Sarah Burgdorf et Daniel Steinauer d’ESA





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« Je sais déjà travailler »

De fils de paysan de Hergiswil, commune du canton de Nidwald, Charles Blätter est devenu président de la direction d’ESA. En retraite depuis avril 2017, il a fait ses adieux lors de l’assemblée générale d’ESA à Interlaken et a été honoré comme l’une des principales personnalités de la branche automobile suisse.

kro. Enfant, aucun métier ne le faisait rêver : « Les mercredis et samedis après-midis sans école, moi et mes frères travaillions à l’exploitation de nos parents à abreuver les veaux, enlever le fumier, tondre, faner le foin, récolter les fruits ou faire du jardinage », dit-il, « nous ignorions tout des métiers de rêve ». Son père mourut des suites d’un accident alors que Charles Blätter était âgé de quinze ans. À seize ans, il débuta un apprentissage commercial dans la branche du négoce du fer, sa première formation. Son maître d’apprentissage le renvoya auprès de son chef dès son premier jour en lui signifiant : « il te montrera comment travailler ». Ce à quoi le jeune homme répondra, sûr de lui : « Je sais déjà travailler. »
À peine cinquante ans plus tard, Charles Blätter prend sa retraite, alors président de la direction de la plus grande organisation de la branche automobile suisse. Mais il ne veut pas en entendre parler : « Je ne suis plus aussi tendu ni sollicité », dit-il, « mais je ne suis pas en retraite pour autant ».

« C’est toujours le travail collectif qui fait la réussite d’une entreprise »
En treize ans passés au sommet, Charles Blätter a profondément modifié la perception interne et externe d’ESA, l’organisation d’achat de la branche suisse de l’automobile et des véhicules à moteur, tout en augmentant de façon significative le chiffre d’affaires : l’année passée, celui-ci s’élevait à CHF 342 millions. Et d’ajouter avec humilité : « Une personne seule n’a jamais fait la réussite d’une entreprise, seul le travail collectif en est capable. Sans collaborateurs compétents et motivés, tout cela n’aurait jamais été possible. » C’est avec chacun d’entre eux qu’il a trouvé l’équilibre et Giorgio Feitknecht, son candidat favori pour prendre sa suite, est aujourd’hui en charge de le maintenir : il s’agit de trouver le juste milieu entre une coopérative des garagistes suisses qui ne soit pas axée en priorité sur le profit et une entreprise compétitive capable de faire face à une rude concurrence. Rien que cela est d’une exigence hors-norme, car la concurrence ne dort pas et se bat également pour gagner des parts de marché.

Une poigne de fer dans un gant de velours
Après l’annonce de son départ à la retraite, les premiers jours et semaines ont été difficiles pour Charles Blätter, « bien que j’ai toujours été conscient qu’il y avait aussi une vie après ESA ». Avant d’entrer dans la branche automobile, il a toujours travaillé en temps que membre ou président de la direction dans des groupes nationaux et internationaux, notamment dans la branche alimentaire et d’agréments. Les années qui ont suivi, il a profité de ces expériences et de ses études à la Haute école d’économie de Lucerne : « Cela a élargi mon horizon et m’a permis d’aborder différemment mes interlocuteurs. » Par « différemment », il sous-entend « ouvertement ». Cela a également toujours été de mise pour ses collaborateurs : une grande marge de manœuvre contre un étroit dialogue. Il a toujours dirigé de cette façon. Il a certes une poigne de fer, dit-il, « mais enfermée dans un gant de velours ». C’est sur cette base qu’il a instauré dans ESA une culture d’échange, une culture « dans laquelle on parle les uns avec les autres et non pas les uns sur les autres ». Il a encore instauré autre chose : « Chez nous, il n’y a pas de « monsieur Je sais tout »». Les donneurs de leçons et les prétentieux le rebutent plus que tout. Cela vaut aussi pour les étourdis et ceux qui manquent du sens d’appartenance, car « s’identifier aux besoins du client est la base la plus importante de la réussite commerciale ».
Il y a eu toute une série d’importantes décisions à prendre. Même si Charles Blätter a l’air conciliant et aimable, il ne s’est jamais dérobé face à de telles décisions. Mais c’est sa raison qui les lui a dictées et il les a menées à bien tant que possible dans l’intérêt général, en particulier quand il s’agissait de décisions concernant le personnel.
Il va continuer à suivre très attentivement l’évolution de la branche automobile. D’une part, cette branche est celle qui lui « tient le plus à cœur ». D’autre part, il vient juste de recevoir une offre pour faire partager son expérience au sein du conseil d’administration d’une entreprise familiale « intéressante » qui possède deux garages dans la région de Zurich. Il reste ouvert à toute offre concernant ce genre de tâches dans la branche automobile ou dans la branche économique en général.

Impact sur la création de valeur
La tendance politique du moment le pousse à intervenir sur le marché au profit de systèmes d’entraînements alternatifs. « Notre branche va devoir s’y préparer parce que cette évolution va fortement influencer la chaîne de création de valeur dans les garages. » Il y a en effet encore un large parc de véhicules à entraînement conventionnel devant être révisés jusqu’à la fin de leur cycle de vie. « C’est inévitable, les fabricants vont aussi garantir aux garagistes une marge assurant leur survie et la couverture des frais pour la vente de véhicules neufs. »

Le bonheur de « planifier son agenda »
Il va bien sûr « garder ESA à l’œil ». Il est parti en retraite sur de très bons rapports avec la direction d’ESA, le conseil d’administration et le comité et il dialogue « toujours de façon simple et agréable avec les représentants d’ESA, notamment avec son successeur ». Il n’est pas mélancolique, « bien au contraire ». Depuis qu’il a pris sa retraite il y a deux mois de cela, il a réalisé comme il lui tient à cœur de planifier lui-même son agenda. Il trouve plus de temps à consacrer au sport, aux voyages, à la culture et à la nature et surtout à sa fille de 31 ans ainsi qu’à sa compagne, qui elle, n’a pas encore atteint l’âge de la retraite. Et il a enfin plus de temps à accorder à sa mère qui, à 93 ans, a encore toute sa tête. Il peut désormais lui rendre au moins un peu de ce qu’elle a donné lorsqu’elle est devenue subitement veuve avec cinq enfants traversant l’âge difficile de la puberté ou de la prépuberté à sa charge. 

Même après sa retraite, Charles Blätter restera lié à la branche automobile (charles.blaettler@bluewin.ch).
 
 

« Faire de gros bénéfices n’est pas notre priorité »

L’organisation d’achat de la branche suisse de l’automobile (ESA) a un nouveau chef. Giorgio Feitknecht marque un changement de génération. Aucune révolution n’est à prévoir, mais le nouveau président de la direction se prépare à relever de nombreux défis car le secteur des garages va changer.

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kro. La vigueur de sa seule poignée de main en dit long sur sa personnalité. Depuis le début du mois de janvier 2017, Giorgio Feitknecht préside aux destinées d’ESA. Charles Blättler, son prédécesseur, l’accompagnera discrètement encore jusqu’à la mi-mars pour prendre sa retraite après le Salon de l’auto.
G. Feitknecht est conscient de la difficulté de reprendre le flambeau d’un personnage aussi emblématique de la branche. « Avec ses collaborateurs, Charles Blättler a fait d’ESA ce qu’elle est aujourd’hui : non seulement un organisme essentiel de la branche automobile suisse, mais aussi un partenaire solide pour les garagistes », déclare-t-il.

Une évolution plutôt qu’une révolution
Mais un individu de la trempe de G. Feitknecht ne se contente pas de gérer le succès. Ses prétentions vont bien au-delà : il veut écrire un nouveau chapitre de l’histoire d’ESA sans pour autant tout bouleverser. Son approche relève de l’évolution, et non de la révolution. Le fait de connaître la maison depuis des années est une garantie de stabilité. Giorgio Feitknecht est en effet membre de la direction depuis cinq ans en qualité de responsable des canaux de distribution. Pour autant, il reconnaît que « la branche automobile suisse est en passe de subir des changements profonds. En tant que principal partenaire des garagistes, nous ne souhaitons pas nous limiter à un rôle d’accompagnement de cette évolution. Nous tenons à la marquer de notre sceau dans la mesure de nos possibilités ».
Pour Giorgio Feitknecht, les principaux défis qu’ESA devra relever dans les années à venir résultent essentiellement de la rapidité du progrès technologique : « La numérisation modifie la plupart des processus de travail des garagistes et par conséquent, les nôtres. Les coûts, les prix et les marges en subissent aussi les conséquences directes. Les besoins de mobilité des personnes ce changeront pas fondamentalement ces prochaines années, mais les moyens de les satisfaire vont eux évoluer. Ce constat pose de nouveaux défis aux clients d’ESA et donc, à l’organisation elle-même. » Pour G. Feitknecht, le progrès du numérique représente un défi de taille à cet égard.

L’exercice d’équilibre entre coûts et recettes
La logistique en est un parfait exemple : le rythme de livraison s’est considérablement accéléré ces dernières années. Les fournisseurs qui ne livrent pas assez vite perdent des clients. Les concurrents d’ESA sont à portée de clic et se sont sérieusement mis à niveau au cours de ces dernières années. Il s’agit à la fois d’une partie d’échecs de haut niveau et d’un exercice d’équilibre entre coûts et recettes. Faudra-t-il encore augmenter le volume quotidien de livraisons ? « Nous estimons que deux à trois livraisons par jour sont économiquement et écologiquement judicieuses, équilibrées et suffisantes pour répondre aux besoins de la clientèle. Néanmoins, nous devrons encore largement optimiser la logistique dans les années à venir, notamment pour raccourcir davantage la délai entre la commande et la livraison », affirme G. Feitknecht.

ESA favorise la performance de l’ensemble de la branche automobile
Dans cette lutte pour les parts de marché opposant ESA aux autres fournisseurs internationaux, nationaux et régionaux, Giorgio Feitknecht considère que son entreprise bénéficie d’une « situation spéciale », c’est-à-dire favorable. « En tant que coopérative de la branche, dont le conseil d’administration se compose exclusivement de garagistes, faire de gros bénéfices n’est pas notre priorité. En effet, notre première mission consiste à fournir aux garages et aux carrosseries les produits, les outils et les services nécessaires à leur succès à long terme », explique-il. C’est ainsi qu’ESA entend favoriser la performance de l’ensemble de la branche automobile, en mettant à la disposition de ses clients des prestations de marché telles que garagino.ch, SafePneu et MechaniXclub en grande partie gratuitement. G. Feitknecht ne considère pas le caractère coopératif de l’ESA comme un désavantage face à la concurrence : « De prime abord, la forme coopérative de l’entreprise peut paraître démodée à certaines personnes » déclare-t-il. « Mais en réalité, elle est tout à fait moderne car elle garantit une forte proximité par rapport au marché, protégeant ainsi au mieux les intérêts de nos clients. »

La solidarité n’est pas un automatisme
G. Feitknecht n’a jamais vu la forme coopérative d’ESA comme un obstacle, bien au contraire : « il est particulièrement avantageux que nos clients soient aussi nos copropriétaires ». Toutefois, même le nouveau président est suffisamment réaliste pour savoir que la solidarité n’est ni un chèque en blanc ni un automatisme, et qu’ESA doit sans cesse s’imposer sur le marché.
C’est pourquoi ESA suit de très près l’évolution à venir du rôle des garagistes. Pour le nouveau patron, l’évolution fera d’eux des prestataires de mobilité « même si la substance d’un tel métier n’est pas encore totalement claire et si chacun en a sans doute sa propre conception ».

Un positionnement aussi attractif que possible
Pour lui, la principale mission de l’UPSA est d’associer ce concept à des contenus palpables, une démarche qu’elle a déjà entamée avec succès grâce à des programmes pérennes et axés sur l’utilité. G. Feitknecht considère que le cœur de métier d’un garagiste consiste « à positionner l’automobile comme moyen de transport aussi attractif que possible pour le consommateur ». La protection de l’environnement, la fiabilité et des prix avantageux mais aussi la sympathie, un accès aisé aux prestations et aux solutions ainsi que la flexibilité font partie de cette approche. De manière générale, les garagistes devront assurer la mobilité individuelle de leurs clients de manière moderne, ce qui nécessitera avant tout une prise en compte encore plus systématique de leurs besoins. Le mot d’ordre ? La qualité des prestations.

Le garagiste doit aider à trouver la meilleure solution
Le garagiste de G. Feitknecht agit-il de la sorte ? Sa réponse vient au quart de tour : « Absolument, déclare-t-il, mon garagiste s’occupe de moi depuis de nombreuses années, il est à la fois très cordial et excellent. Très ouvert, il accueille mes prétentions et mes attentes avec flexibilité. » « Il me conseille de manière très agréable, si bien que je n’ai jamais eu l’impression qu’il cherchait juste à me vendre quelque chose. » Son garagiste ne se définirait probablement pas comme un conseiller en mobilité, affirme G. Feitknecht. C’est pourtant ce qu’il est en réalité, car il assure la mobilité de son client à tout moment. « Il m’aide avec beaucoup d’authenticité à trouver la meilleure solution. » Selon G. Feitknecht, c’est la bonne approche.


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