Focus technique

L’analyse rationnelle de la situation

Remplacer les carburants fossiles par des formes d’énergie alternatives est rationnellement justifié. L’augmentation de la concentration de CO2 dans l’air à l’échelle mondiale est prouvée par des mesures. Les experts ont discuté lors de la mat-conference.ch des sources d’énergie qui assureront à l’avenir la transmission des véhicules routiers, des bateaux et des avions sur terre, sur mer et dans les airs. Un aperçu des conclusions de la conférence.
Publié : 12 janvier 2024

De

Andreas Senger


										L’analyse rationnelle de la situation
Les stations-service futuristes, et donc à l’avenir l’approvisionnement en énergie des véhicules utilitaires, sont multiples et font ap- pel à différentes sources et formes d’énergie. Photo : Shell

Lorsqu’en novembre, les leaders de la recherche et du développement suisses se rencontrent lors de la mat-conference.ch (Mobility and Transportation) annuelle, un bouquet d’innovations techniques est présenté. Les exposés présentent aux participants de la conférence des solutions techniques pour relever les défis et canaliser les idées. Le fait qu’ils ne se focalisent pas uniquement sur les véhicules routiers, mais aussi sur les bateaux, les avions, les bus, les trains ou d’autres modes de transport, témoigne de la grande capacité d’innovation et du large éventail des hautes écoles suisses. Mais des représentants de l’industrie présenteront également de nouveaux développements.

Lors du congrès du 7 novembre 2023, les intervenants se sont focalisés sur les énergies alternatives et donc les variantes de carburant. Pour faire progresser l’e-mobilité, la Suisse a besoin de beaucoup plus d’électricité propre. En outre, 70 à 90 TWh d’électricité renouvelable doivent être mis à disposition et 30 à 60 TWh de sources d’énergie synthétiques, renouvelables et chimiques sont nécessaires pour faire progresser la transition énergétique dans le secteur des transports. La décarbonisation et la défossilisation ne peuvent être mises en œuvre qu’au prix des plus grands efforts. La priorité absolue est donnée à l’énergie solaire. En effet, le seul développement de l’énergie solaire permettrait de mettre à disposition de manière décentralisée et locale suffisamment d’énergie électrique pour faire progresser l’électrification de la mobilité individuelle. L’extension du réseau ou le développement d’autres sources d’électricité renouvelables (par exemple de nouvelles centrales au fil de l’eau) prennent tout simplement trop de temps. La Suisse a un grand potentiel : environ 1100 kWh d’énergie électrique par m2 de surface photovoltaïque et par an sont réalisables. Certes, ce n’est pas le top en termes d’efficacité. Dans les régions désertiques comme Oman, 2200 kWh/m2/an sont possibles. En conséquence, l’énergie électrique doit être produite en Suisse et les carburants synthétiques doivent être importés de l’étranger. 

La finitude des énergies fossiles oblige à miser sur des alternatives. En matière d’énergie, l’offre et la demande jouent un rôle important. Tant que l’énergie fossile sera bon marché, les alternatives auront du mal à se développer. L’économie de marché simple pourrait accélérer cela : un prix mondial du CO2 sur les émissions pourrait en effet accélérer le changement, mais il est difficile, voire impossible, de le mettre en œuvre. Ce que les orateurs ont démontré à l’unisson : il n’y a pas qu’une seule solution. Il faudrait mettre en œuvre le renoncement de principe ou la limitation de la mobilité (ce qui va à l’encontre des positions fondamentales libérales), le développement de la mobilité électrique, la promotion de l’énergie de l’hydrogène ainsi que les possibilités de power-to-X et de stockage de chaleur.

 

Le rapport entier (PDF)

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