« Je suis fidèle à mon image »

Christian Wyssmann, qu’est-ce qui vous a incité à devenir directeur de l’UPSA ?
Christian Wyssmann, directeur de l’UPSA : Je répète volontiers ce que j’ai dit à Walter Frey, propriétaire du groupe Emil Frey : je n'ai pas décidé contre Emil Frey, mais pour l’UPSA. Il y a beaucoup de choses à faire, c’est pourquoi cette situation de départ représente pour moi une chance unique.
Vous pensez que l’avenir de notre branche est plus intéressant que celui d’un grand concessionnaire automobile ?
Non, ce que je voulais dire, c’est que je peux faire bouger les choses pour la branche automobile au sein de l’UPSA. Ma femme a bien résumé la situation.
Nous écoutons.
Elle m’a expliqué que j’étais moins du genre hard-selling, mais plutôt du genre networking. Et là, elle a tout à fait raison.
Vous avez donc souvent joué le rôle de vendeur chez Emil Frey ?
Oui. Dans les entreprises de cette taille, il n’est pas rare d’avoir la direction des ventes en plus de celle des affaires ; on est donc actif et on intervient là où on a besoin de nous.
Vous aimez généralement être en contact avec les gens. C’est ce que vous avez vous-même expliqué lorsqu’il a été annoncé que vous alliez rejoindre l’UPSA.
C’est l’une des grandes motivations de mon nouveau poste : collaborer avec les acteurs les plus divers : clientèle, personnel, organisations partenaires. Ça me plaît. Je ne suis pas quelqu’un qui travaille pour lui-même, en vase clos.
Des acteurs très différents, des caractères différents : comment gérez-vous cela ?
J’essaie toujours de m’engager auprès de chaque individu. Comment fonctionnent-ils, quelles sont leurs motivations ? Je veux motiver et soutenir les gens. Au sens large, on pourrait parler de coaching.
Pour coacher le personnel, il faut connaître très précisément leurs forces et leurs faiblesses.
Pour les utiliser là où ils fonctionnent le mieux, correctement. Cela signifie également rendre les gens autonomes et minimiser leurs faiblesses.
Quelles autres compétences souhaitez-vous apporter à l’UPSA ?
Je n’ai jamais rien fait d’autre que de travailler dans le secteur automobile, où j’ai occupé diverses fonctions : sous-traitant, garagiste, importateur. J’apporte donc une vision large du secteur. Je sais en outre comment fonctionne le travail associatif et je suis actif dans le domaine de la formation. Mon bagage d'expériences est certainement un atout. J'ajouterais par ailleurs l'empathie à mes points forts. Et, très important : je suis authentique. L’image que je donne correspond à ce que je suis.
En tant que personne qui cherche plutôt l’équilibre, comment résolvez-vous les situations de conflit ?
Je ne tape pas du poing sur la table, je préfère chercher des solutions bilatérales dans le cadre de discussions. Mais il va de soi que certains garde-fous sont parfois nécessaires. Personne n’aime les conflits personnels, mais il faut quand même intervenir de temps en temps.
À votre avis, quels sont les domaines dans lesquels il est le plus urgent de s’attaquer maintenant ?
Mon prédécesseur, Andri Zisler, a déclaré qu’il n’y avait heureusement pas d’incendie. Cela me permet de me sentir bien et d’apprendre à connaître l’association et surtout les sections et leurs membres. Se glisser dans le rôle du constructeur de ponts sera parfois l’une des tâches les plus importantes au début.
Aucun incendie, mais une certaine inquiétude est déjà perceptible, notamment en ce qui concerne l’application rétroactive de l’ordonnance révisée sur le CO2 et les éventuelles pénalités qui en découlent.
Absolument. De nombreux garages se demandent à juste titre ce qu’il faut faire maintenant et dans quelle direction se développe l’électromobilité. À cela s’ajoutent des requêtes auxquelles la politique accorde souvent moins d’attention, par exemple le sujet des valeurs résiduelles des voitures électriques d’occasion. Dans ce contexte, les garagistes se trouvent à la fin de toute la chaîne et ne peuvent donc exercer qu’une influence limitée.
Qu’est-ce que vous redoutez le plus dans votre nouveau travail, et qu’est-ce qui vous réjouit le plus ?
Je me réjouis énormément de rencontrer mes nouveaux collègues du secrétariat. La situation dans son ensemble exige beaucoup d'attention. Les attentes de la part des groupes d’intérêt les plus divers sont nombreuses.
Avez-vous organisé un apéritif d’adieu ?
Oui, à petite échelle. Il s’agissait de dire merci ; le personnel et les partenaires étaient invités. L’événement devait aussi être une sorte de motivation pour l’avenir.
Avez-vous eu du mal à faire vos adieux ?
Même si cela peut paraître un peu banal, je suis parti avec un oeil qui rit et un oeil qui pleure. Lâcher ce que j’avais construit chez Emil Frey ne m’a pas laissé indifférent. Ce sont les gens de l’entreprise qui me manqueront le plus, même si les aspects positifs de ce nouveau défi l’emportent.
Quel rôle l’UPSA doit-elle jouer sous votre direction ?
Elle doit continuer à être le soutien fort de la branche automobile et s’engager encore davantage en sa faveur. Nous souhaitons travailler en tant qu’unité avec les garages et devenir plus agiles dans certains domaines.
1. Christian Wyssmann, quel objet privé emportez-vous de votre ancien lieu de travail ?
Des photos et dessins des enfants. Probablement ma tasse de thé aussi.
2. Qu’a-t-elle de particulier ?
Rien (rires). Mais je l’ai reçue de ma belle-mère.
3. À ce propos, combien de café buvez-vous par jour ?
Entre une et trois tasses, cela doit suffire.
4. Comment vous remettez-vous d’une semaine difficile ?
Je passe du temps avec ma famille. Mes enfants, des jumelles de sept ans, me prennent beaucoup de temps. Je fais aussi du sport : je joue toujours au handball en 2e ligue. Les sports d’équipe me permettent de décompresser : c’est bien mieux que de faire du jogging tout seul.
5. Qu’est-ce qui ne doit jamais manquer dans votre réfrigérateur ?
Viande et fromage.
6. Qu’écoutez-vous dans la voiture ?
Virgin Radio et des podcasts, par exemple ceux de la NZZ ou « Eine Stunde History » de Deutschlandfunk Nova.
7. Combien d’amendes avez-vous collectées au cours des deux dernières années ?
En moyenne, environ deux à quatre par an : le plus souvent des amendes de stationnement, de temps en temps des amendes de vitesse. J’ai même dû déposer mon permis de conduire une fois (rires).
8. Que s’est-il passé ?
Distance de sécurité.
9. Où seront les prochaines vacances ?
Les enfants veulent bientôt retourner à Europa-Park. Et cet été, nous irons probablement en Espagne dans un hôtel tout compris. Aussi à cause des enfants (sourit).
10. Quelle est la dernière chose qui vous a contrarié ?
Les enfants qui n’écoutaient pas, une fois de plus. Qui fait la vaisselle chez vous ? Le lave-vaisselle (rires). Et je la range le matin.
11. Qui fait la vaisselle chez vous ?
Le lave-vaisselle (rires). Et je la range le matin.