Le voyage vers les SwissSkills a commencé

Soyons honnêtes : nous avons tous des préjugés. Comment se débarrasser de ceux que l'on a envers la « génération Z », par exemple ? Bienvenue aux qualifications pour les SwissSkills (du 17 au 21 septembre, voir encadré) à Mobilcity, à Berne ! Samedi, 36 mécatroniciens d’automobiles âgés de 19 à 21 ans et spécialisés dans les véhicules légers et les véhicules utilitaires s’affronteront pour décrocher l’une des 20 places pour les SwissSkills. Malgré un temps idéal pour aller à la piscine, ils sont très concentrés, très motivés et très talentueux.

56 talents ayant obtenu une note minimale de 5,0 se sont portés candidats pour les 36 places disponibles, ce qui a nécessité une sélection supplémentaire sur la base de critères tels que la moyenne des notes. « Ce nombre élevé prouve l’attrait des métiers de l’automobile pour les jeunes », déclare Olivier Maeder, membre de la direction de l’UPSA, secteur Formation. « Nous sommes fiers de ces jeunes : ici, les meilleurs s’affrontent. Nous sommes heureux que l’UPSA et l’équipe des métiers de l’automobile puissent y contribuer. »

Des postes exigeants

Il faut maîtriser quatre tâches exigeantes de 20 minutes chacune. Il s'agit par exemple de faire démarrer un véhicule en panne présentant plusieurs défauts ou de mesurer un composant moteur. Tout cela dans un temps limité, avec les bons outils et appareils de diagnostic, en utilisant la meilleure approche et la meilleure technique – et avec succès. Certains amis ou membres de la famille sont présents sur place et vibrent avec les candidats. Ou souffrent avec eux, car les visages des candidats reflètent le déroulement des opérations. Certains sont agités, la plupart réfléchis ; certains incarnent le stress à l'état pur, d'autres sont d'un calme olympien. Le désespoir (lorsque l'Opel ne démarre pas à deux minutes de la fin) et le triomphe (lorsqu'elle démarre finalement à 13 secondes de la fin) sont très proches l'un de l'autre. Puis Markus Schwab, responsable de la technique automobile et des examens à l'UPSA et organisateur ici, sonne la grande cloche du centre de formation. C'est fini ! Applaudissements des experts et des invités.

Plus de tâches que de temps

Pendant que les candidats en pause jouent au baby-foot dehors, nous passons au tour suivant et examinons de près le poste de transmission : un engrenage doit être ouvert puis refermé, deux fois. Cela semble banal, mais les candidats utilisent-ils les outils les plus adaptés et la clé à molette correctement ? Comment procèdent-ils ? Ont-ils appris quelque chose, sont-ils plus rapides la deuxième fois ? Il faut ensuite retirer un taraud profondément cassé dans un filetage. Tout cela en 20 minutes ? Ouf ! C'est voulu : les tâches sont presque impossibles à accomplir, car c'est ainsi que l'on peut sélectionner les meilleurs candidats. Et cela sert également à la préparation : les SwissSkills mettent la barre encore plus haut en termes de difficulté et de tension permanente. Y a-t-il des candidats pour qui presque rien ne fonctionne ici et maintenant ? « Non », répond Markus Schwab, « ce sont exactement les bons participants qui sont ici. »

« Si tu participes, tu as déjà gagné »

Les candidats sont surveillés de près par 14 experts, presque tous expérimentés dans les championnats internationaux des métiers. Deux exemples : sur l'un des trois postes de transmission, Sophie Schumacher, médaillée d'or aux WorldSkills 2024, évalue les candidats. Sur l'une des Opel préparées avec des défauts, Nevio Bernet, médaillé d'argent aux WorldSkills 2024. Pourquoi participent-ils ? « Pour que cela continue », souligne Schumacher, « il faut de l'engagement pour transmettre le savoir ». Les champions ne sont-ils pas tentés de donner un conseil aux candidats nerveux ? « Bien sûr », répond Schumacher en souriant. « Quelqu'un oublie un outil et tu te dis : « Mais enfin, prends le marteau ! » Mais bien sûr, on ne dit rien. » Nevio Bernet ajoute : « Je trouve passionnant de découvrir de nouvelles approches. » Et d'ajouter : « Tu ne peux pas perdre : si tu participes, tu as déjà gagné. »

« Avoir le courage de prendre une décision »

Que disent les participants ? Nous interrogeons au hasard l'un des 20 mécatroniciens d'automobiles qui se sont qualifiés. « Les moments les plus difficiles sont ceux où tu vois deux solutions possibles. Il faut alors avoir le courage de prendre une décision rapide », explique Andri Hofer. Pour ce jeune homme de 19 ans, les SwissSkills sont presque un match à domicile : il travaille au centre Merbag pour véhicules utilitaires, juste à côté de BernExpo, et a déjà assisté aux SwissSkills en tant que spectateur. A-t-il peur d'échouer ici ? « Non, car je n'ai rien à perdre. Si j'y arrive, j'aurai accompli plus que tous ceux qui se contentent de faire des remarques stupides. Si je n'y arrive pas, ce sera une expérience précieuse. » Son objectif ? « Les SwissSkills, bien sûr, et ensuite les WorldSkills ! »

Les meilleurs parmi les meilleurs

Auparavant, Hofer et 19 autres qualifiés ont été appelés sur scène par Olivier Maeder : « Les 20 qualifiés viennent de toutes les régions du pays et représentent ainsi l'ensemble de la Suisse », souligne Maeder. Le directeur de la formation décerne également trois podiums. Les trois meilleurs de la spécialisation véhicules légers : Justin Thierry Reinhardt (1re place), Janik Schumacher (2e) et Luca Santoro. Les trois meilleurs de la spécialisation véhicules utilitaires : Ivo Krähenbühl (1er), Evan Pauchard (2e) et Leon Taramarcaz (3e). Les meilleurs de la journée parmi tous les participants : Ivo Krähenbühl (1^re place), Justin Thierry Reinhardt (2^e place) et Janik Schumacher (3^e place). Les cadeaux pour les vainqueurs sont remis par des vainqueurs : outre Sophie Schumacher et Nevio Bernet, Florent Lacilla (médaille d'or aux WorldSkills 2022) remet les cadeaux. À la fin, Olivier Maeder remercie encore une fois expressément tous les sponsors (voir graphique ci-dessous) : « Sans ce formidable soutien, tout cela n'aurait pas été possible. »

Typique de la branche automobile : après les honneurs et les applaudissements, c'est la convivialité qui domine, sans aucune rancœur de la part des non-qualifiés et sans clivages invisibles : les Tessinois discutent avec les Suisses orientaux, les mécatroniciens d'automobiles bernois trinquent avec les experts romands. Magnifique ! « Si vous êtes nés en 2006 ou après, il est important que vous sachiez que vous pouvez participer une deuxième fois ! », informe Olivier Maeder en jetant un coup d'œil à Bernet et Schumacher. Tous deux ont dû s'y prendre à deux fois avant de remporter les SwissSkills, puis les WorldSkills : les vrais champions se reconnaissent à leur persévérance.