Visite éclair chez le président central de l’UPSA

« L’équipe compte et va de l’avant »

Manfred Wellauer est président central de l’UPSA ­depuis l’assemblée des délégués qui s’est tenue fin juin à Thoune (BE). Le Zurichois travaille ­depuis de nombreuses années pour l’association. Mais tous les membres de l’UPSA sont loin de connaître leur nouveau garagiste suprême suisse. Il est grand temps de visiter son atelier.
Publié: 25 septembre 2025

De

Jürg A. Stettler


										« L’équipe compte et va de l’avant »
Manfred Wellauer, président central de l'UPSA. Photos : médias de l'UPSA

Dans l’Oberland zurichois, tout semble encore à sa place : depuis Hittnau, que les fans de voitures et de sport automobile connaissent pour avoir participé à la populaire Oldtimerclassic, nous traversons un pittoresque paysage vallonné, en passant par le restaurant Alpenrösli à Wallikon, avec sa terrasse, ses fleurs et ses nains de jardin. Chaque kilomètre de chemin ici invite à lever le pied. Puis, dans l’un des petits hameaux, que l'on appelle Wachten autour de Pfäffikon, se trouve le garage du président central de l’UPSA, Manfred Wellauer. Plus précisément : chez Humbel. L’homme de 62 ans vient de rentrer de Suisse romande, il est assis devant son ordinateur dans le petit coin de bureau du garage et s’occupe des e-mails des clients.

 

Un engagement de longue date pour le secteur

« L’atelier manque actuellement un peu de place, j’ai dû rentrer toutes les machines pour le rendez-vous au DTC de Vauffelin », s’excuse presque M. Wellauer, membre de longue date du CC. Des machines ? Oui, car Manfred Wellauer, le garagiste suprême de Suisse, ne s’occupe pas seulement des voitures, des youngtimers et des véhicules anciens, mais aussi des motos. Le DTC est dans un certain sens un spin-off de la Haute école spécialisée bernoise et fait donc partie de notre vivier d’ingénieurs automobiles. Avec Thomas Rücker d’Auto-Suisse et moi-même, nous ne sommes certes que deux membres directement issus de la branche automobile à siéger au CA », explique M. Wellauer, « mais l’échange sur une base technique est très intéressant, surtout dans le domaine de la sécurité et de l’homologation ou encore en ce qui concerne les mesures de bruit, et il est en outre important pour toute notre branche. » 

La vie de Manfred Wellauer a-t-elle changé après son élection par les délégués ? « Bonne question », répond-il, avant d’ajouter : « J’ai été interpellé à ce sujet par les personnes les plus diverses. De nombreuses personnes se sont exprimées positivement sur mon choix, ce qui m’a vraiment fait plaisir. Mais en fait, peu de choses ont changé », notamment en raison de la situation de départ avant son élection : auparavant déjà, en tant qu’un des vice-présidents, M. Wellauer avait travaillé en étroite collaboration avec son collègue vice-président romand Dominique Kolly ainsi qu’avec le directeur intérimaire de l’époque et actuel vice-président Andri Zisler. En fait, seule la constellation a changé ». Je ne pourrais pas et ne voudrais pas diriger l’association tout seul. Et avec le nouveau directeur Christian Wyssmann, qui apporte un bagage polyvalent de la branche, nous bénéficions d'un vent de fraîcheur. Cela fait également du bien à notre association et à sa direction. L’équipe compte et va de l’avant. » 

L’échange au sein de l’organe de direction fonctionne très bien, notamment grâce aux différents parcours professionnels, qu’il s’agisse de spécialistes des véhicules utilitaires, de la vente au détail ou du commerce. Et ce, malgré la distance des lieux comme Fribourg, les Grisons, le Seeland bernois ou l’Oberland zurichois. « Grâce aux réunions en ligne, il est aujourd’hui possible de tenir des séances virtuelles sans problème. Mais je suis moins un rédacteur d’e-mails », ajoute M. Wellauer, « je préfère prendre brièvement le téléphone. Lors d’une conversation, il y a beaucoup moins de chances de mal comprendre l’autre personne ou de lire quelque chose de faux entre les lignes. En outre, on peut demander tout de suite des précisions en cas de doute, je trouve cela aussi important. »

 

Centenaire de l'UPSA pas en tant que président

Avant même son élection, il était clair pour Manfred Wellauer qu’après bientôt 30 ans au comité central, il ne resterait président central de l’UPSA que jusqu’à ce que la nouvelle commission de recherche ait trouvé un successeur ou une successeure. « Dès le début, j’ai clairement signalé que ma succession devait être prête pour l’Assemblée des délégués de 2026 ou au plus tard de 2027 », explique le Zurichois. Il se prive ainsi même de la chance de diriger l’UPSA pendant toute l’année du centenaire en 2027. « Je laisse très volontiers cette place à quelqu’un d’autre », explique très calmement M. Wellauer, avant d’ajouter : « De plus, des élections générales au comité central sont prévues pour 2027, et je pense qu’il ne serait pas correct que je me présente une nouvelle fois. Si on est là depuis trop longtemps, on sait comment ça marche. Mais certaines routines et facilités se sont installées. « Certains changements font du bien, et je ne veux pas les entraver. Cela ne veut pas dire que je suis resté collé à mon fauteuil », explique sobrement et fermement cet homme de 62 ans, grand-père depuis janvier. 

 

Plus d’un tiers de garages sans marque

Comment l’UPSA a-t-elle évolué au cours des presque 30 dernières années, pendant lesquelles M. Wellauer a travaillé pour l’association à différents postes ? Il réfléchit un instant et explique : « L’un des points centraux est certainement le suivant : à la fin des années 1990, nous avions à l’UPSA une part de 10 % ou peut-être 12 % de garages sans marque. Cette nouvelle structure des membres reflète l’évolution générale du secteur. De 2006 à 2012, il a été directeur d’Amag Utoquai et de Porsche Zurich, puis responsable d’Amag à Jona pendant cinq ans. « À l’époque, nous avions un système de distribution à deux niveaux chez Amag et, avec nos agences, nous avions aussi des partenaires très loyaux », se souvient-il, « mais ensuite, un assainissement du réseau a été effectué, et pas seulement chez Amag. J’ose toutefois affirmer que nombre de ces anciens garages de marque, qui étaient peut-être à l’époque enfermés dans un corset assez étroit, se portent aujourd’hui au moins aussi bien, si ce n’est mieux. Pour autant qu’ils existent encore : « Car la succession est elle aussi extrêmement importante et souvent repoussée trop longtemps », remarque M. Wellauer, presque pensif. Dans ce domaine, l’UPSA a déjà misé à plusieurs reprises sur une aide intensive allant jusqu’à des séminaires et des cours. Néanmoins, selon M. Wellauer, l’urgence de la question n’a pas encore été reconnue partout. La branche automobile n’est pas la seule dans ce cas, tout comme pour le manque de personnel qualifié : de manière générale, de nombreuses PME suisses sous-estiment souvent la succession et le temps et la planification qu’elle nécessite. 

En route dans la VW Passat B5 Variant

Puis notre conversation est interrompue : un client amène sa voiture au service. Manfred Wellauer met sa VW Passat B5 Variant avec numéro U de côté. Car « le vieil amour ne rouille pas » n’est pas seulement la devise du concept « Vintage Point » de l’ESA, mais aussi une attitude de vie, ou plutôt une attitude professionnelle, pour M. Wellauer, qui n’a manifestement tout simplement pas besoin de l’attention d’un véhicule neuf étincelant. Avec le concept d’atelier ESA, il fait partie des garagistes qui s’occupent également de l’entretien professionnel des véhicules de plus de 20 ans, en premier lieu des voitures de tous les jours ainsi que des véhicules de collection. Dans sa cour, il y a aussi une Audi A2 avec sa carrosserie en aluminium et son diesel efficace; entre-temps, c’est presque redevenu un véhicule d’amateur recherché pour les économes. Le président central de l’UPSA remarque notre intérêt pour ses véhicules d’occasion et, après avoir pris congé du client, nous dit avec un sourire : « Je fais relativement beaucoup de vieux modèles dans mon entreprise. Je m’occupe principalement de véhicules et donc de la technique avec laquelle j’ai grandi, comme l’allumage par rupteur ou le carburateur », ajoute-t-il en riant : « À l’époque, j’étais certes expert aux examens de fin d’apprentissage et j’ai également passé l’examen de maîtrise. Mais je ne suis pas sûr que je serais encore capable aujourd’hui de répondre aux énormes exigences auxquelles est soumis un diagnosticien d’automobiles. Mais j’ai l’avantage de m’être concentré sur le créneau des véhicules classiques ». Selon M. Wellauer, la relation entre les associations de branche s’est surtout fortement améliorée, et pas seulement grâce aux locaux communs à Mobilcity à Berne. « En tant que jeune membre du CC, j’ai été délégué à l’entretien annuel avec Auto-Suisse. Les grands patrons des marques automobiles étaient assis dans la salle, ils nous regardaient de haut et nous considéraient comme des exécutants. Aujourd’hui, nous avons, notamment avec Auto-Suisse, un partenariat d’égal à égal. Nous nous entendons bien et échangeons régulièrement des informations. En tant que garagistes, nous dépendons des importateurs et inversement. » 

 

Assumer un rôle plus actif sur le plan politique

Dans quelle mesure Manfred Wellauer veut-il s’engager activement en politique ? S’engage-t-il dans une autre voie que son prédécesseur en matière de politique partisane ? M. Wellauer ne réfléchit pas longtemps et dit : « Avec un politicien à la tête de l’association, on avait bien sûr un accès plus direct au Palais fédéral. Certaines portes s’ouvrent ainsi plus rapidement. Mais le politique doit aussi pouvoir siéger dans la bonne commission et former des majorités. L’UPSA n’a toutefois pas besoin de s’exposer elle-même sur le plan politique. L’association Routesuisse, dont l’UPSA était l’un des membres fondateurs, défend les intérêts du trafic routier et compte une trentaine de membres, notamment des associations d’usagers de la route, des organisations de l’économie automobile et routière ainsi que des ligues cantonales de la circulation routière. « Le directeur Olivier Fantino et son équipe font du bon travail et disposent d’un excellent réseau », ajoute M. Wellauer. « Nous ne devons donc pas jouer un rôle plus actif en tant qu’association, mais surtout mieux mobiliser nos membres sur les intérêts politiques du secteur de la mobilité. Si les garagistes défendent à nouveau plus activement leurs propres intérêts dans leurs communes, leurs cantons ou leurs sections, nous pourrons faire bouger les choses ensemble ». Il est conscient que la clientèle des garagistes comprend tout l’éventail des partis politiques. Il n’est pas nécessaire de s’exposer, « mais il est possible d’annoncer un peu la couleur ». Il souhaite un engagement personnel plus important pour la branche qui s’occupe de près de 4,8 millions de voitures et de 6,5 millions de véhicules à moteur au total. 

L’engagement pour l’UPSA et de nombreuses autres fonctions : est-ce que la vie privée n’en pâtit pas ? En effet, Manfred Wellauer est par exemple membre de l’EfficiencyClub, de la commission scolaire de l’Ecole professionnelle technique de Zurich (TBZ) et membre du comité directeur d’EcoSwiss, une association pour une protection de l’environnement favorable à l’économie. Mais sa journée n’a que 24 heures. « La famille et les amis sont malheureusement parfois négligés », admet-il sans ambages. A-t-il le temps de pratiquer un hobby ou de faire un tour en moto ? Manfred Wellauer rit et répond : « La dernière tournée dans le Piémont remonte à longtemps. » Il y a quelque temps, il s’est remis à faire de la musique. « Quand j’étais jeune, je jouais de la clarinette, maintenant je joue du saxophone », explique-il. « Je suis dans une classe d’instruments à vent et j’ai besoin de prendre un peu de temps pour moi. »

Il se détend surtout en se promenant avec sa compagne et ses trois chiens, « cela me permet de reprendre des forces, le magnifique paysage de l’Oberland zurichois est prédestiné à cela ». D’un autre côté, combien de fois trouve-t-il le temps de se rendre à l’atelier ? « Avant de prendre mes fonctions, j’ai d’abord dû trouver un moyen de le faire dans mon entreprise », précise M. Wellauer, « de plus, mes commandes sont rarement soumises à des contraintes de temps. Je peux aussi demander aux clients si le service n’est peut-être possible que le mercredi ou le jeudi au lieu du lundi. Dans le domaine des motos (les scooters sont l’exception) ce n’est de toute façon pas comme pour les voitures, qui doivent être amenées le matin et récupérées le soir. Dans mon cas, il s’agit surtout de véhicules de loisirs, pour lesquels les travaux ne sont pas si critiques en termes de temps. Et c’est comme partout, même dans le travail avec l’association : il faut parler avec les gens, et on trouve toujours une solution ».

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