La plus grande extension depuis 2009

L’organisation d’achat de la branche suisse de l’automobile et des véhicules à moteur, en bref l’ESA, sert ses copropriétaires et sa clientèle dans toute la Suisse à partir de onze sites. L’ESA propose plus de 600’000 biens de consommation, d’équipement, d’installations de garage et de carrosserie, sans oublier les pneus et les installations de lavage de voitures. Ces derniers mois, c’est surtout le secteur des pièces de service et d’usure qui a été massivement développé. Reto Duppenthaler, responsable du secteur achats et gestion des données à l’ESA, révèle : « Le déclencheur de la plus grande extension que nous ayons jamais réalisée remonte certainement à deux ou trois ans. De plus, nous avons en principe une évolution positive des ventes dans ce domaine, ce qui entraîne également un stock plus important. »
Pour l’ESA, il était bien plus décisif de rester un partenaire pertinent et fiable de la branche automobile suisse et de pouvoir lui fournir de nouveaux produits deux à trois fois par jour, selon les régions, plutôt que de voir ses ventes augmenter. « Toutes les perturbations que nous avons connues, à commencer par la pandémie, puis les effets de la guerre en Ukraine », énumère R. Duppenthaler, ont montré la fragilité des chaînes d’approvisionnement étroitement synchronisées. « Ensuite, nous avons également été touchés par d’importantes grèves chez notre fournisseur en Allemagne. Cela a entraîné des perturbations dans le processus de livraison et de stockage, qui ont encore été accentuées par le manque de personnel qualifié. Heureusement, la situation s’est calmée depuis. »
« La croissance et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement nous ont toutefois incités à agrandir notre entrepôt et à avoir ainsi davantage de marchandises à portée de main », explique le responsable du secteur achats & gestion des données de l’ESA. L’accent a été mis non seulement sur le nombre d’articles, mais aussi sur la quantité par article. « Ainsi, nous sommes prêts à livrer plus longtemps en cas de panne », ajoute R. Duppenthaler. « Nous avons bien sûr ajouté des articles supplémentaires. Et chacun de nos onze sites ne dispose pas de la même capacité, il y a donc eu des adaptations régionales. Le magasin central de Burgdorf est celui qui compte le plus d’articles. Ces dernières années, nous avons également investi à Saint-Gall et à Bussigny (VD). Au total, nous avons actuellement environ 25’000 points de commande de plus » et il précise : « Ce ne sont pas des articles en soi, mais des points dans l’entrepôt où un article est stocké. »
Le défi de toute cette augmentation chez ESA dans le domaine des pièces de service et d’usure était d’une part la disponibilité des marchandises chez le fournisseur, mais aussi le déroulement logistique. « Des marchandises sont naturellement arrivées en masse », déclare Nadine Schiffmann, responsable marketing / pièces de service et d’usure, de manière éloquente. « Le stockage physique était une chose, l’autre était que nous devions adapter la planification automatisée des marchandises pour que les articles soient activement stockés lorsqu’ils sont commandés à nouveau ou que nous lançons une vente ». Pour ce faire, l’ESA a introduit dès 2024 un tout nouveau calcul de stockage avec son fournisseur Stahlgruber. « Rien que cela nous permet une gestion beaucoup plus détaillée qu'auparavant, ce qui représente un énorme progrès », explique R. Duppenthaler.
Il y a une différence dans le stockage si un article est vendu une fois dix pièces ou dix fois une pièce. « Si nous en écoulions dix, nous devrions en avoir dix en stock. Si nous vendons dix fois un article, nous ne devons pas nécessairement en avoir dix en stock », explique l’expert de l’ESA. Même si l’approvisionnement à partir du centre logistique en Allemagne est rapide, il faut encore parcourir jusqu’à 700 kilomètres pour que la marchandise arrive en Suisse. De plus, il faut passer une frontière et effectuer une importation. Autant d’interfaces qui pourraient être perturbées. « C’est pourquoi nous voulons que la marchandise soit en Suisse : c’est là que nos clients en profitent le plus », ajoute R. Duppenthaler. Pour l’ensemble des processus et des commandes, Nadine Schiffmann et lui-même ont pu compter sur d’excellents conseils de la part de Stahlgruber ainsi que sur des interlocuteurs compétents, ce qui a nettement facilité de choses.
Pour les pièces de service et d’usure supplémentaires, il a également fallu créer beaucoup de place sur les onze sites de l’ESA, et surtout au bon endroit. « Il fallait optimiser la situation globale de l’entrepôt. Les marchandises non vendues devaient être renvoyées. Même à Burgdorf, où nous avons procédé à la dernière extension en 2017, nous avons dû voir comment stocker efficacement les produits dits ’à rotation rapide’ », avoue R. Duppenthaler. Il s’agissait avant tout de trouver un espace supplémentaire pour les pièces de service et d’usure à proximité des sorties de marchandises et des postes de préparation. Enfin, en raison du vieillissement du parc automobile, ces pièces sont très demandées et disparaissent plus rapidement. « Le marché des voitures neuves s’est effondré très violemment. Les voitures ont donc tendance à rouler plus longtemps. Cela signifie que l’on a à nouveau besoin de plus de pièces de rechange et d’usure, ce qui est en fait une évolution positive pour le secteur de l’après-vente », explique-t-il.
L’ESA oriente en outre son assortiment de manière à pouvoir proposer des articles « de valeur » pour les occasions. « Grâce à la diversité de nos marques, nous sommes bien placés dans ce domaine et pouvons proposer un article de qualité pour les besoins les plus divers dans le segment de prix correspondant », explique Nadine Schiffmann. Pour une voiture de sept ans, le garagiste peut choisir un disque de freinage moins cher, mais de très bonne qualité, plutôt qu’une pièce premium ou d’origine, si la voiture est encore sous garantie. « Et c’est là que notre vaste assortiment prend tout son sens », explique la responsable marketing / pièces de service et d’usure.
Et comment l’ESA attire-t-elle l’attention sur l’extension de l’assortiment ? « Entre autres par ce que l’on appelle les activités à chiffre d’affaires supplémentaire. Nos co-titulaires ont pu obtenir des bons d’achat ou même des téléviseurs et des tablettes, en fonction du chiffre d’affaires supplémentaire généré. Cela a été très bien accueilli », explique Nadine Schiffmann, qui ajoute avec un sourire : « Ainsi, les deux parties en profitent. Plus les ventes étaient importantes, plus nous pouvions en commander d’autres. De plus, nos responsables régionaux ont été formés en conséquence ». Pour Reto Duppenthaler, le développement de l’assortiment n’est d’ailleurs jamais tout à fait terminé : « Nous avons déjà procédé à des ajustements ici et là. Et nous sommes reconnaissants des retours de la clientèle ou de notre équipe de vente. Cela nous donne de précieuses indications sur ce que nous pouvons encore améliorer, car c’est ensemble que nous sommes forts ! »