La reprise du marché automobile reste freinée

Au total, 91'323 nouvelles immatriculations ont été enregistrées depuis le début de l'année, soit une baisse de 7,3 pour cent par rapport aux cinq premiers mois de 2024. Les incertitudes économiques et, selon Auto-Suisse, une réglementation de plus en plus éloignée de la réalité continuent de peser lourdement sur la troisième économie d'importation de Suisse.
Une pression réglementaire éloignée de la réalité
Selon Auto-Suisse, la part des véhicules électriques a fortement augmenté en mai 2025 par rapport à l'année précédente, passant de 3568 à 4177 véhicules. Mais cette évolution s'inscrit dans un marché global en recul. La transition vers la mobilité électrique est donc retardée. Par rapport à la dynamique du marché dans de nombreux pays de l'UE, la demande en Suisse est modérée. La réglementation existante et la menace d'une surréglementation due aux récentes initiatives parlementaires (modèle d'agence, leasing automobile) déstabilisent l'ensemble du marché. Les membres d'Auto-Suisse s'attendent ainsi à un marché global inférieur de 20'000 unités à celui de 2024. Mario Bonato, économiste chez Auto-Suisse, réclame un changement de cap : « Au lieu d'améliorer les conditions-cadres pour les investissements, la politique étrangle le marché automobile avec une jungle réglementaire qui n'est ni écologique ni économique. La Suisse n'a pas besoin de fantasmes réglementaires motivés par l'idéologie, mais d'un réalisme proche du marché. »
Des distorsions visibles sur le marché
Sur le plan économique, les charges se font de plus en plus sentir. Le risque autrefois imminent d'une rupture structurelle dans le commerce, les services et l'importation a désormais des répercussions tangibles. Selon Auto-Suisse, les dépenses publicitaires sont réduites et les premiers emplois sont supprimés. Et ce, bien que le Conseil fédéral affirme qu'il ne faut pas s'attendre à « des perturbations sur le marché dues aux prescriptions en matière d'émissions de CO2 ». Il faut une politique qui rétablisse la sécurité de planification, par exemple en réduisant de manière ciblée la surréglementation. Alors que l'UE a réagi aux demandes de l'économie en assouplissant les objectifs en matière de CO2, le Conseil fédéral hésite à formuler une concession correspondante.
BYD est le dernier membre
La famille Auto-Suisse continue de s'agrandir. Avec BYD et Denza, l'association des importateurs officiels d'automobiles compte désormais 39 membres, qui représentent à leur tour 60 marques. Au cours de la dernière décennie, onze marques ont ainsi rejoint Auto-Suisse. Thomas Rücker, directeur d'Auto-Suisse, ajoute : « L'arrivée de BYD montre non seulement l'importance de la représentation des intérêts dans un environnement réglementaire difficile, mais aussi le large choix de marques et de modèles souhaité et soutenu par les consommateurs. »
Les chiffres détaillés par marque sont disponibles sur auto.swiss. Les exploitations d'Auto-Suisse se basent sur des relevés de la Confédération, les données sont éventuellement provisoires et non définitives.