Interview des responsables de marque

markenchefs_920px.jpg

Drendinger
 
« Nous sommes solides et agiles »
Au SAS, Derendinger mettra son D-Shop sous les feux des projecteurs. Maja Kaufmann, responsable de la marque,
accorde cependant une grande importance aussi à l’échange d’informations.


m_kaufmann_920px.jpg
« Il y a peu d’occasions semblables de pouvoir parler métier sur un espace aussi réduit. »
Maja Kaufmann, responsable de marque Derendinger. 

 

sco. Madame Kaufmann, comment décririez-vous la culture d’entreprise de Derendinger ? Qu’est-ce qui la différencie
de celle de sa « soeur » Technomag ?

Maja Kaufmann : Derendinger existe depuis près de 90 ans et a toujours su s’adapter aux exigences changeantes du marché. Cela se reflète dans notre culture d’entreprise : nous nous efforçons en permanence d’offrir le meilleur service possible aux clients, de nous réorienter et de réagir rapidement aux changements. Ainsi, Derendinger est solide, performante et agile.

Comment les cultures d’entreprise se sont-elles développées depuis la fusion en 2009 ?
Je suis arrivée chez Derendinger en 2013. Ceque j’ai remarqué en premier, c’est le grand nombre de collaborateurs qui travaillent là depuis longtemps. Et quand je dis longtemps, ce ne sont pas simplement dix ans de service.Il n’est pas rare de croiser des personnes qui travaillent depuis 20 ou 30 ans chez Derendinger. C’est plutôt rare dans d’autres secteurs de la branche automobile. Cela montre que les « fans » de Derendinger sont nombreux au sein de notre entreprise.

Qu’est-ce qui a changé dans la structure de votre clientèle au cours de ces années ?
Les importateurs restructurent parfois très activement le réseau. Dans le réseau de nos concepts d’ateliers, nos clients peuvent circuler dans un environnement compétent, dans lequel nous les soutenons.

La concurrence est-elle forte entre vos deux marques ?
Technomag et Derendinger sont des acteurs autonomes sur le marché, ils agissent donc également comme des concurrents.

Et dans quels secteurs collaborent-elles ?
Nous exploitons des synergies dans les départements centraux comme les RH, l’informatique, la comptabilité et la logistique. Là où c’est pertinent de le faire.

Quels seront les plus grands défis à relever pour Derendinger dans les trois années à venir ?
Les intervalles entre les services, qui deviennent de plus en plus longs, et réduisent parfois la charge de travail dans les ateliers. Il faudra également tenir compte des nouveaux développements techniques sur le marché des véhicules et savoir s’affirmer sur un marché très disputé.

Le Swiss Automotive Show en est à sa troisième édition : de quoi vous réjouissez- vous le plus ?
Du contact et de l’échange avec les clients, les collaborateurs et les fournisseurs. Et de la variété : s’il n’y avait encore qu’une petite septantaine d’exposants l’an dernier, nous en comptons plus de 100 cette année. La taille que le SAS a atteinte en peu de temps est fantastique et impressionnante.

Sur quoi allez-vous mettre l’accent lors de l’édition 2018 ?
Nous présenterons notre boutique D-Store, qui se développe sans cesse. Mais nous accordons une grande importance aussi à l’échange d’informations entre tous les participants. Il y a peu d’occasions semblables de pouvoir parler métier sur un espace aussi réduit.

Le SAS a-t-il un impact immédiat sur les ventes ?
Nos fournisseurs apprécient le contact direct avec notre équipe de vente, mais aussi avec les clients. Plus un fournisseur entretient ce type de liens, plus l’impact est grand, notamment sur les ventes des produits.

Qu’est-ce qui est le plus important : l’échange avec vos clients ou le contact avec vos sous-traitants ?
Les deux aspects sont importants. Il ne faut négliger ni l’un ni l’autre.

Internet est une menace pour tous les commerçants. Que faites-vous pour fidéliser vos clients ?
Nous ne considérons pas Internet comme une menace. Le monde dans lequel nous vivons est numérique, c’est certain. La transparence qui en résulte ne doit pas être considérée comme une menace, mais comme une opportunité. Se comparer aux autres requiert du courage ; mais, en fin de compte, c’est bénéfique pour tout le monde. Derendinger a à coeur de présenter un assortiment adapté au marché et de répondre aux exigences d’aujourd’hui, c’est-à-dire de soutenir avec compétence les commerçants dans tous leurs questionnements.


Technomag
 
« Jouez votre rôle de professionnel ! »
Kurt Wyssbrod est responsable de la marque Technomag. Il est très heureux que plus de 100 exposants fassent de la troisième édition du SAS un salon de la performance.

m_kaufmann_920px.jpg
« Seuls survivront demain ceux qui conseilleront et serviront leurs clients correctement en tenant compte de la situation, de la technologie et des aspects commerciaux. » Kurt Wyssbrod, chef de marque Technomag.

 

sco. Monsieur Wyssbrod, comment décririez-vous la culture d’entreprise de Technomag ? Qu’est-ce qui la différencie de celle de sa « sœur » Derendinger, et qu’ont-elles en commun ?
Kurt Wyssbrod : La culture d’entreprise de Technomag va de pair avec nos contrats, qui reposent sur le contact personnel, c’est-à-dire la proximité avec le client, le partenariat, la fidélité, le long terme et la stabilité. Nous avons des choses en commun dans le domaine des besoins quotidiens des garages : ce sont les mêmes pour les deux sociétés.

Comment les cultures d’entreprise se sont-elles développées depuis la fusion en 2009 ?
Elles se sont un peu harmonisées par endroits, mais on sent toujours les différences. Et c’est une bonne chose !

Qu’est-ce qui a changé dans la structure de votre clientèle au cours de ces années ?
La structure de la clientèle n’a pas énormément changé, excepté lorsque les influences extérieures du marché l’ont rendu nécessaire.

La concurrence est-elle forte entre vos deux marques ?
Elle est toujours présente, puisque nous ne proposons pas exactement les mêmes produits et services.

Et dans quels secteurs collaborent-elles ?
La collaboration se limite aux prestataires de service internes, qui doivent répondre aux différents besoins des marques et de leurs clients.

Quels seront les plus grands défis à relever pour Technomag dans les trois années à venir ?
Le savoir-faire technique, c’est-à-dire son transfert aux clients, la formation initiale et continue des clients et des collaborateurs et, enfin, le développement technologique des véhicules.

Le Swiss Automotive Show en est à sa troisième édition : de quoi vous réjouissez-vous le plus ?
Le grand nombre de fournisseurs qui participent au SAS cette année me paraît très positif. Par le passé, cela a été précisément un des motifs principaux de la visite de nos clients. Ils apprécient beaucoup, à cette occasion, de pouvoir parler directement avec le fournisseur ou le producteur, et établir peut-être un contact avec celui-ci lorsqu’ils doivent résoudre des problèmes spécifiques.

Sur quoi allez-vous mettre l’accent lors de l’édition 2018 ?
Le SAS est une plate-forme d’information qui permet de présenter directement aux clients les nouveautés et les évolutions de l’industrie dans une ambiance agréable. C’est un salon de la performance !

Le SAS a-t-il un impact immédiat sur les ventes ?
Après les deux premières éditions du SAS, nous avons constaté une très forte demande et un véritable impact dans certaines parties de notre assortiment. Cela n’aurait pas été le cas sans le salon.

Qu’est-ce qui est le plus important : l’échange avec vos clients, ou le contact avec vos sous-traitants ?
À mes yeux, les deux sont également importants, l’avantage étant que le client peut s’informer directement, pour une fois.

Internet est une menace pour tous les commerçants. Que faites-vous pour fidéliser vos clients ?
C’est ma question préférée ! Seuls survivront demain ceux qui conseilleront et serviront leurs clients correctement en tenant compte de la situation, de la technologie et des aspects entrepreneuriaux. Nous oublions souvent que nous sommes les spécialistes de la branche automobile, et que l’automobiliste n’est « qu’un » consommateur qui demande conseil. Aujourd’hui, on se concentre malheureusement toujours davantage sur le prix, et l’on oublie que les pièces de rechange ne peuvent pas être facilement fabriquées par n’importe qui. Alors, jouez votre rôle de professionnel !



Matik
 
« Avec la logistique de SAG, nous sommes imbattables »
Créée en 1969 en Autriche en tant que distributeur des plaquettes de freins Beral, la société Matik offre aujourd’hui dans le monde entier une gamme complète de pièces de rechange et d’accessoires pour véhicules utilitaires. René Wasem (photo), responsable marketing et gestion de produits, explique dans cet entretien les enjeux du secteur des véhicules utilitaires.
 

m_kaufmann_920px.jpg
« Le Swiss Automotive Show est un lieu d’échange où les clients peuvent s’entretenir directement avec les fabricants de pièces. Aucun autre endroit n’offre les mêmes opportunités. » René Wasem, responsable marketing et gestion de produit

 

srh. Monsieur Wasem, avec Matik comme représentant de poids, vous faites office d’original chez SAG, à côté de Derendiger et de Technomag. Quels sont vos rapports avec ces sociétés sœurs ?
René Wasem : Original ? Je ne crois pas. Matik évolue dans un autre environnement, dans une autre branche. Nos relations sont excellentes. Nous tirons profit de nos synergies, nous nous rencontrons assez peu sur le marché, car nos clients sont très différents. Matik appartient en fait à un autre monde.

Avez-vous une grande marge de manœuvre au sein de SAG ? Quels secteurs profitent de cette collaboration ?
Nous pouvons bénéficier amplement du large portefeuille de produits unique en son genre. Les conducteurs de camions ont aussi des voitures, et le secteur des utilitaires est équipé en grande partie de technologies issues des véhicules de tourisme. Nos clients ont accès à une offre de produits qu’aucun autre distributeur de pièces de rechange pour utilitaires ne propose en Suisse. À cela s’ajoutent les prestations de service des ateliers, qui assurent un grand savoir-faire technique. Avec SAG et sa logistique unique, nous formons un couple imbattable, ancré sur le marché pour répondre aux besoins de la clientèle.

Matik AG est passée du spécialiste autrichien au fournisseur complet international. Comment avez-vous vécu l’évolution de ces dernières années ?
C’est vrai pour la marque Matik. En Suisse, nous avons géré le secteur de l’utilitaire sous les deux marques Derendinger et Technomag jusqu’en 2013, mais nous étions déjà avant Matik Suisse un gros fournisseur de prestations de service et de pièces pour utilitaires. Dès le début des années 80, nous avons accueilli des marques de fabricants très importantes dans notre portefeuille, qui s’est étendu au fil des années. Des marques très connues dans la branche utilitaires, comme Mann-Filter, Hella, Sachs, Haldex, Knorr-Bremse, Wabco, Meritor, Knott, Alko, BPW et SAF sont des exemples de marques que nous représentons depuis plus de 30 ans. En créant Matik Suisse, nous avons simplement donné un nom à la structure ainsi née, afin que la clientèle du secteur utilitaire puisse identifier clairement notre groupe. Mais pas seulement cette clientèle : nous gérons une large gamme de pièces de remorque de toutes les catégories de poids, des pièces de rechange pour bus, pour le domaine des engins agricoles et des machines de chantier. Des produits pour la sécurité du chargement complètent l’assortiment. Nous proposons également des équipements d’atelier, des produits de nettoyage et d’entretien, des outils et des systèmes de diagnostic.

Que reste-t-il à développer ?
Nul ne peut prédire l’avenir. On constate cependant que notre secteur traverse un processus de changement, qui ne cesse de s’accélérer. L’enjeu sera de répondre à ces bouleversements sans perdre de vue notre priorité absolue : être à la hauteur des attentes de nos clients. Le but, c’est le chemin ! Nous faisons tout pour garder le cap. Nous voulons par ailleurs grandir, dans l’esprit du One-Stop-Shop, pour que le client puisse gagner du temps lui aussi. Bien entendu, le catalogue joue un rôle crucial sur ce point. Les données sont devenues un élément incontournable dans le monde d’aujourd’hui. Avoir une excellente offre en matière de référencement électronique des pièces et une boutique en ligne est désormais indispensable. Ces outils vont encore se développer à un rythme rapide au cours de ces prochaines années. Autre point essentiel : les compétences et le savoir-faire de nos collaborateurs, car les données doivent être correctement interprétées et paramétrées. Avec nos partenaires et nos fournisseurs, nous investissons beaucoup de temps et de ressources sur ce point. Depuis quelques années, nous formons des jeunes dans le commerce de détail, et les aidons à bien démarrer leur vie professionnelle. L’humain est important, nous travaillons de fait pour les humains, en voulant rendre leur travail plus confortable.

Le marché de la sous-traitance pour les véhicules utilitaires est-il très différent de celui des véhicules de tourisme ?
La différence majeure, c’est que l’utilitaire est fait pour le travail. Avec leurs véhicules, nos clients fournissent une prestation de service, et chaque minute vaut de l’argent. Tout cela dans un environnement qui évolue constamment, avec chaque jour son lot de nouveautés. La variable temps est donc essentielle, nous y sommes confrontés chaque jour. « Le temps, c’est de l’argent », on le voit quotidiennement dans notre domaine. En outre, les pièces livrées à nos clients représentent pour eux un coût qui diminue leurs marges. Il nous faut donc rester attractifs, à défaut de quoi nous risquons de voir nos clients chercher de meilleures offres au-delà des frontières. Même si nous maîtrisons bien ces deux facteurs, nous cherchons toujours à nous améliorer.

Vous étiez présents pour la première fois au salon SAS. Vous participez bien entendu aux grands salons des véhicules utilitaires, comme Transport-CH. Que vous apporte le Swiss Automotive Show ?
À nous ? Mais nous y sommes pour nos clients ! C’est un lieu d’échange où les clients peuvent s’entretenir directement avec les fabricants de pièces. Il n’y a pas de source d’informations plus directe, ni aucun autre endroit où le client peut discuter avec un fournisseur de filtre, d’embrayage ou de freins, en restant dans son pays. Le SAS est une plate-forme d’informations, qui nous permet en outre d’offrir aux clients des offres attractives et de les rencontrer en personne. Le site de Niederbipp représente le système nerveux logistique central de tout le groupe. Les volumes que nous déplaçons sont impressionnants, et la multitude d’offres que le groupe propose outre les pièces séduit les clients. Formation, prestations de services techniques, la liste ne cesse de s’allonger.

Qu’attendez-vous en priorité du SAS ?
L’une des priorités sera de renforcer les liens avec les partenaires. De nombreuses marques, que tous les clients professionnels connaissent, seront présentes. Regardez le flyer du salon, tout y est ! Autre point crucial : notre boutique en ligne, que nous avons lancée l’année passée, et qui ne cesse de se développer. Il reste encore de nombreuses choses à découvrir... Les clients, bien sûr, comptent beaucoup. Discuter avec eux, être à leurs côtés pour les conseiller et les soutenir, leur montrer les nouveautés, partager un évènement... tout cela est essentiel.

Quelles leçons de l’an passé avez-vous retenues pour le SAS 2018 ?
C’est très simple : alors que nous n’avions que quelques fournisseurs l’année passée, nous aurons notre propre espace camions en 2018. Et je suis certain que nous pourrons développer ce domaine d’ici le prochain SAS. Ainsi, le secteur camions deviendra un élément important du salon.

D’après le bilan du salon de l’an passé, attendez-vous une hausse immédiate des ventes après le SAS ?
En effet. En apportant la preuve de nos compétences et en entretenant de bonnes relations avec la clientèle, la confiance s’en trouve renforcée. C’est la base de toute relation. Et l’effet est toujours positif pour les deux parties.

Quel est l’impact de ces deux jours de salon sur vos contacts avec vos sous-traitants ?
Il est également très important, mes Category Manager ont rarement autant de temps pour rencontrer les fournisseurs. Cela stimule la créativité et l’échange d’idées, qui seront approfondies par la suite. C’est le client qui bénéficie en fin de compte de la mise en œuvre des nouvelles idées. Pendant le salon, nous pouvons discuter à loisir de tous les sujets, des fournisseurs et des produits, loin de l’agitation de l’activité quotidienne.

Sur leur stand, les exposants mettent leurs produits en avant. Mais quelle est la place de l’entretien individuel ? Reste-t-il du temps à y consacrer, compte tenu de l’affluence attendue ?
Comme je l’ai dit, la relation personnelle avec le client est essentielle. Pour faire face aux demandes, tous les collaborateurs du service extérieur de Matik seront sur place. Ainsi, nous avons la certitude que nos clients trouveront le bon interlocuteur. Avec les spécialistes sur les stands des fournisseurs et les Category Manager, nous aurons suffisamment de ressources sur place pour réserver un accueil optimal aux clients.



TechPool
 
« La réalité augmentée va bouleverser notre façon de travailler »
Il n’y a qu’une réponse à la dynamique que connait la branche automobile : la formation. Jean-Marc Geiser, directeur de TechPool, est responsable d’un vaste programme de formation pour un diagnostic orienté sur la solution.

m_kaufmann_920px.jpg
« Dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui, la communication avec le client est primordiale. » Jean-Marc Geiser, directeur de TechPool.
 

tki. Monsieur Geiser, la branche automobile connait une dynamique énorme. Savez-vous aujourd’hui quelles compétences devra avoir un mécatronicien d’automobiles dans cinq ans ?
Jean-Marc Geiser : La dynamique est effectivement énorme dans notre branche automobile. Les compétences qu’un mécatronicien d’automobiles devra avoir dans cinq ans seront, à mon avis, des compétences techniques analytiques et des compétences transversales encore plus développées qu’aujourd’hui.

Qu’entendez-vous par « compétences analytiques » ?
Nous pensons notamment à une stratégie de résolution des problèmes, à l’approche interdisciplinaire, et à l’aptitude au transfert, toutes trois déjà très bien enseignées dans les écoles professionnelles et les centres UPSA partout en Suisse. Mais le futur passera aussi par une spécialisation du technicien dans des systèmes bien précis, comme les boîtes de vitesses robotisées ou automatiques, certains types de diagnostics ou encore les programmations de boîtiers électroniques par le « Passthru » par exemple.

Et les compétences transversales ?
Nous entendons par compétences transversales, les compétences d’abord méthodologiques : c’est le sens des affaires (ce qui est bon pour son entreprise) et cela inclut le respect des délais, la flexibilité, une approche écologique, une planification et des techniques de travail. Ceci pour garantir une qualité du travail irréprochable. Il y a également les compétences personnelles : par exemple, une résistance physique et psychique, de l’autonomie dans la recherche des informations, un esprit d’initiative, de l’intérêt, une motivation professionnelle, la capacité à gérer et accepter les critiques, et la fiabilité. Et enfin, cela comprend aussi les compétences sociales : communication, tolérance et ordre.

Quelles sont les plus importantes au quotidien ?
Le deuxième aspect, non-technique, était souvent négligé dans une formation technique. Dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui, l’écoute active, la communication et l’interaction avec nos clients automobilistes sont plus que jamais primordiales. À quoi sert-il d’avoir le meilleur des mécatroniciens d’automobiles en atelier s’il est incapable de parler avec le client, même de ce qu’il connait ?

Quel est le plus grand défi actuellement pour la formation ?
C’est de faire correspondre le niveau du cours aux niveaux des participants, en respectant les points suivants : que ce soit toujours la pratique qui définit la théorie dans nos cours ; que tous les participants y trouvent leur compte ; que personne ne s’ennuie durant le cours parce que le niveau est trop faible ou au contraire le contenu trop pointu et inutilisable en atelier dans leur quotidien.

Comment y parvenez-vous ?
À l’aide de trois questions simples, nous avons créé une forme de valorisation de nos participants qui tient compte de leur parcours de vie et de leur expérience : de leur formation professionnelle, de leur expérience pratique en atelier, ainsi que de leur formation continue. Ces trois niveaux sont les niveaux d’un podium d’une compétition olympique : Bronze, argent et or. Cela donne une idée des cursus disponibles dans notre Academy, pour les techniciens d’atelier en garages ou en carrosseries. Une mise à niveau sera possible avant le cours avec notre formateur, puisque nous développons une plate-forme de E-learning disponible 24h/24 qui s’adaptera au niveau et au rythme de tous nos participants souhaitant intégrer nos diverses formations techniques.

Sur quels thèmes met-on aujourd’hui l’accent chez TechPool ?
Nous développons avec nos fournisseurs une offre de formation intégrant la Réalité Augmentée dans nos cours. Que ce soit pour des étapes de diagnostics ou de réparations, des trucs et astuces en atelier ou, pourquoi pas, en lien avec notre hotline technique, nous pensons que la réalité augmentée changera radicalement la manière d’aborder le travail et de mémoriser certaines opérations à réaliser après nos cours de formation. Ces étapes auront déjà été réalisées « virtuellement » par notre participant avant de le vivre concrètement sur son poste de travail.

À qui s’adressent les cours de TechPool ?
Nos cours de formation sont absolument ouverts à toutes et à tous ! Que ce soit des collaborateurs ou des apprentis de garage, de carrosserie, des techniciens en pneumatiques, des experts en assurances de compagnies ou indépendants, des collaborateurs de l’asa et leurs différents services cantonaux, des enseignants de la technique automobile en Suisse (SVBA-ASETA-ASITA), des formateurs UPSA, et j’en oublie. Nous avons créé un système de valorisation de nos participants qui nous donne un aperçu de leur niveau d’entrée à nos cours. Nous pensons que ce niveau attribué est le niveau conseillé pour suivre nos cours de formation afin d’en retirer la meilleure expérience possible. En fonction des TechPoints que nous attribuons à la fin de chaque cours, moyennant la réussite du test final, le participant a bien évidemment la possibilité de progresser et de passer d’un niveau à l’autre jusqu’à se retrouver au niveau « or ». Nous allons continuer de développer des cours attractifs et intéressants qui permettront à toutes et tous de continuer d’avoir du plaisir dans leur travail et d’augmenter leurs compétences de tous les jours en atelier.

Sur quels critères reposent vos offres de formation ?
Les critères qui nous permettent de choisir les thèmes à aborder sont définis principalement par nos collaborateurs qui sont « sur le terrain » et au contact quotidien de nos clients. Qu’il s’agisse de nos « hotliners» au téléphone ou de nos experts en technique automobile pour les appareils de diagnostic chez nos clients, lorsque le besoin récurrent se fait sentir et que les mêmes éléments techniques ressortent, nous l’intégrons tout de suite dans nos cours de formation pour en faire profiter tous nos participants. Ce feedback nous est primordial. Comme stipulé à une question précédente, chez nous, c’est la pratique et les besoins de nos clients qui définissent la théorie. Une autre source nous permet aussi de rester au goût du jour de l’évolution technique automobile, ce sont nos fournisseurs ou équipementiers du groupe SAG, qui sont à la pointe des derniers systèmes qui équipent les différents véhicules d’aujourd’hui en première monte.

Avez-vous toujours suffisamment d’inscriptions ? Ou bien cela arrive-t-il qu’un cours soit annulé ?
Ce n’est pas toujours évident de compléter le nombre de participants dans nos cours et nous devons quelques fois en annuler. Pourtant, nous tenons compte déjà de nombreux critères, tels que : l’anticipation des saisonnalités (les périodes de remplacement des pneus, les vacances scolaires, .etc.), les sensibilités régionales (en fonction des thèmes, pas ou peu de succès dans certaines régions, car beaucoup d’offres sur le même thème). En cas de faible fréquentation nous essayons, à l’aide de nos vendeurs sur le terrain, de compléter nos classes. Nous utilisons aussi les e-mails mensuels du style « newsletter », diffusés à nos clients pour les informer des cours du mois à venir.

Dans quelle mesure intégrez-vous dans les cours l’actualité du terrain ?
Nous sommes quelque fois précurseur, grâce à nos fournisseurs, avec des nouveautés techniques pointues et rares sont nos clients qui ne ressentent pas l’intérêt ou le besoin pour ce sujet. Si un nouveau véhicule vient de sortir d’usine et circule depuis peu sur nos routes, en cas de problème, ce sera d’abord l’affaire d’un concessionnaire de la marque.

Il y a toutefois des thèmes actuels qui ont du succès et où nous devons souvent rajouter des dates : les cours sur la haute tension électrique avec electrosuisse, les cours avancés de diagnostic pour les systèmes de climatisation, les Workshops du groupe VAG, les cours de certifications et de recertification sur les véhicules CNG.

Quel montant annuel SAG investit-il dans la formation continue ?
C’est très difficile d’avancer un chiffre précis. La diversité des participants à nos cours de formation technique nous oblige à offrir un panel très large pour couvrir les besoins spécifiques de chaque groupe. Certaines prestations sont non chiffrables en francs suisses. Je m’explique : le groupe SAG investit massivement chaque année dans de nouveaux équipements pour la formation, de nouveaux outils comme des parois de calibrage pour les systèmes d’assistance à la conduite, de nouveaux réglophares numériques pour les projecteurs à LED matriciels, dans des véhicules récents, des appareils de diagnostic de dernière génération, dans des maquettes pédagogiques pour les écoles professionnelles de la marque « Exxotest », dans du multimédia pour nos salles de cours, dans l’utilisation de tablettes de type iPad dans nos cours, dans de nouveaux concepts de e-learning sur Moodle, dans une plate-forme d’inscription en ligne multimédia, et enfin dans l’équipement nécessaire à l’utilisation de la réalité augmentée lors de nos futurs cours de formation à l’horizon 2020. De plus, le groupe SAG investit dans la formation initiale des métiers de la technique automobile ou de la carrosserie en Suisse.

Donc vous proposez de la formation continue et de la formation initiale ?
De plus, le groupe SAG investit dans la formation initiale des métiers de la technique automobile ou de la carrosserie en Suisse. Nous formons des apprentis et des professionnels se préparant à l’obtention du Brevet Fédéral dans les métiers de la Carrosserie en électricité-électronique automobile dans le canton de Vaud. Le groupe SAG investit aussi en permettant à nos collaborateurs, experts en technique automobile itinérants ou ceux de la Hotline technique, tous titulaires du Brevet Fédéral de Diagnosticiens en Automobiles, d’accepter un mandat d’expert de deux jours chaque année pour évaluer des candidats aux examens de fin d’apprentissage « EFA », en lien étroit avec l’UPSA ou l’association VSCI-Carrosserie Suisse.

Ces investissements ont-ils tendance à augmenter ou seront-ils plus élevés à l’avenir ?
Ces investissements sont plutôt de manière générale à la hausse. D’une part parce que les équipements qui permettent de calibrer et initialiser de nouveaux systèmes d’assistance à la conduite, d’éclairage ou de diagnostic sont relativement complexes et onéreux. D’autre part parce que nos collaborateurs doivent être aussi formés aux nouveautés par nos fournisseurs et que cela a bien évidemment un coût.

Le nombre d’élèves qui optent pour la voie gymnasiale croît, au détriment de la formation professionnelle classique.
Oui, ces chiffres nous préoccupent bien évidemment. C’est encore plus marqué en Suisse Romande où le cas est bien plus critique qu’en Suisse Allemande. La recherche de l’excellence dans nos ateliers de réparation d’automobiles comprend la recherche des mêmes élèves en fin de parcours. Tout le monde recherche le futur apprenti à former qui n’aura aucun problème de compréhension, de discipline et qui ne rechignera pas à la tâche dans les travaux de nettoyage et les basses besognes du début d’une formation technique. La perle en bref. De ce fait une formation académique apparaît bien plus attractive sur différents points en comparaison avec un apprentissage et les possibilités de formation continue qui s’y rapportent.

Que faire pour mettre un frein à cette évolution ?
D’une part l’UPSA, en tant qu’association professionnelle, devra se préparer à plus et mieux communiquer auprès du grand public pour tenter de changer l’image même du garagiste dans notre société. Le mal est fait et le problème de fond réside dans le fait que le métier de « garagiste » n’est pas protégé ! Pourquoi n’avons-nous pas la chance de pratiquer comme des électriciens en bâtiment ou des ramoneurs ? De fixer des exigences minimales en termes de formation ou de titre à obtenir avant de pouvoir ouvrir un garage ? Il faudra obtenir des relais dans les chambres fédérales pour faire changer les choses et la base légale nécessaire pour améliorer le quotidien d’un professionnel de l’automobile de demain. D’autre part les patrons de garage ont aussi une carte à jouer. Ce sont eux qui emploient du personnel et sont bien conscients des enjeux. Il y a des conditions difficiles en atelier sur le plan physique et psychique, de stress et de responsabilité qu’il ne faut pas minimiser. De plus, les conditions salariales et sociales dans le monde de l’automobile ne sont pas bonnes. Dès que l’industrie fonctionne au mieux, nous nous retrouvons à nous faire courtiser nos meilleurs éléments pour travailler sur des chaînes de production, sur des photocopieuses et des ascenseurs, pour ne citer qu’eux. Avec frais de repas et véhicule de fonction. Tout ceci n’est pas simple et mérite une réflexion urgente. Dans l’absolu, ce n’est pas nouveau mais cela devient critique. Et cela se ressent à chaque fois qu’un garagiste ou un carrossier cherche à engager un nouvel apprenti ou collaborateur pour faire face aux nouveaux défis que représente l’expansion saine d’une entreprise, parallèlement à l’évolution constante et complexe de la technique automobile.


vers le haut